Comment l'Agglo s'inspire des castors

Au départ, un constat : le dérèglement climatique génère des sécheresses de plus en plus sévères, des inondations plus violentes et soudaines. Conséquence : les nappes souterraines ne sont plus suffisamment rechargées et la biodiversité s’appauvrit.

Or, des études le prouvent, les rivières occupées par les castors échappent à ce phénomène principalement grâce à leurs constructions qui ralentissent les flux. Elles constituent une barrière efficace et un refuge pour la faune lors des incendies. L’action du rongeur n’entrave pas la circulation piscicole, améliore la qualité des eaux et optimise la recharge des nappes souterraines.

Les castors, présents dans nos rivières pendant des millénaires, ont été chassés jusqu’à leur quasi-éradication. Pourtant, ils ont façonné nos cours d’eau et zones humides et sont les grands artisans de la richesse de ces milieux.

La technique inspirée de l’action des rongeurs est douce, peu couteuse, réversible (low-tech) et surtout efficace très rapidement pour reconnecter les annexes humides des cours d’eau, stopper l’enfoncement des rivières et complexifier l’hydrosystème (ce qui est très favorable à la biodiversité aquatique, subaquatique et terrestre).

Concrètement, des ouvrages sont construits en utilisant les techniques des castors sur des points clés de la rivière pour optimiser les effets de ralentissement et de complexification de l’hydrosystème. Les emplacements des ouvrages sont définis après un diagnostic visuel, topographique et écologique du cours d’eau et de ses abords. Les travaux ne nécessitent aucun engin et aucun apport de matériaux extérieurs. Tous les matériaux nécessaires à la construction de l’ouvrage sont prélevés sur place.

Plusieurs "ouvrages castor" ont été réalisés par le service Gemapi en 2023. L’opération se poursuit en 2024 avec pour objectifs de repousser et raccourcir les périodes de sécheresse, d’atténuer les pics et la violence des crues, de lutter contre la propagation des incendies, de recharger les nappes souterraines… et de régénérer un milieu favorable à l’épanouissement de la biodiversité (amphibiens, avifaune, macro invertébrés et insectes,) et la consolidation du peuplement piscicole.

La Lierne est un cours d’eau plutôt préservé mais tout de même altéré par l’enfoncement de son lit qui entraine son uniformisation-simplification (l’ennemi des rivières et de leur biodiversité) et sa déconnexion avec les espaces humides qui accompagnent le cours d’eau. Cette restauration vise donc à stopper et inverser ce processus d’enfoncement-érosion du lit, reconnecter les milieux humides annexes à la Lierne et recharger la nappe alluviale. Ces travaux permettent de régénérer le rôle d’éponge de l’espace alluvial (cours d’eau + ses annexes humides), ce qui le rend et le territoire plus résilient aux sécheresses et aux crues-inondations.

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